Le 30 janvier 1933, Adolf Hitler arrive au pouvoir en Allemagne. Ce même jour, le bar au rez-de-chaussée de l'immeuble où réside le professeur Karl Stieg, change de nom pour s'appeler "Chez Adolf", patronyme du propriétaire. C'est encore ce même jour où Karl décide de tenir un journal sans imaginer à quel point les années à venir vont impacter les habitants de son immeuble et le destin du monde. Car peu à peu, il constate des changements pas si anodins que cela et bien qu'il refuse de se mêler des affaires publiques, celles-ci finissent par le rattraper.
Depuis "Maus" de Spiegelman, il est difficile de traite du nazisme en apportant quelque chose de nouveau tant cette oeuvre est magistrale. Rodolphe et Marcos y arrivent dans ce premier tome en présentant le quotidien pas si anodin d'Allemands. L'immeuble devient le miroir du monde. A l'ordinaire succède la terreur alors que les portraits du Fürher fleurissent sur les murs et que les sous-entendus sont de plus en en plus explicites.
Karl Stieg, personnage central de cette série est un anti-héros par excellence. Ce quadra préoccupé par son petit confort correspond à ce que l'on appelle aujourd'hui un "ni ni". Il devra pourtant s'engager et prendre partie pour les salauds ou les héros.
Le trait léger et les couleurs guillerettes de Marcos permettent de ne pas s'enfermer dans une atmosphère trop pesante et donne au contraire une forme de légèreté qui se démarque avec la gravité des évènements. La lecture de ce livre ne manquera pas de nous questionner sur ce que nous aurions fait à la place de Karl.
CHEZ ADOLF 1 / RODOLPHE, RAMON MARCOS / DELCOURT
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